Mannerheim Gallery est heureuse de présenter la nouvelle exposition de Giasco Bertoli, BLOW UP 93.
Maryon Park est le lieu choisi par Michelangelo Antonioni en 1966 pour tourner les scènes devenues cultes de son film Blow Up. Le parc, situé en bordure de Londres dans la ville de Charlton, n’a quasiment pas changé depuis le tournage du film. J’ai réalisé cette série Maryon Park en moyen format 6x7 avec de la pellicule négatif couleur, les 7 et 8 mars 2007, puis le 7 mars 2014.
a série procède à la fois du souvenir et d’une sorte de répétition. Le travail a consisté au fond à appréhender ce phénomène, cette sensation de « déjà-vu ». Je suis donc retourné sur les lieux où Antonioni avait filmé les fameuses scènes du film, habité par toutes ces réminiscences de scènes cultes, qui sont aujourd’hui devenues des sortes de «clichés» tant elles habitent l’imaginaire, à la fois propre à chacun et collectif.
Peu après mon retour de Londres, alors que je lisais un texte à propos du cinéaste, je trouvais une de ses citations très intéressantes: «Nous savons que sous l’image révélée il en existe une autre plus fidèle à la réalité, et sous cette autre une autre encore, et ainsi de suite, jusqu’à l’image de la réalité absolue, mystérieuse, que personne ne verra jamais».
Les films enrichissent l’imaginaire et inspirent souvent mon travail de photographe. Je pourrais dire que je comprends mieux la réalité à travers le cinéma. Le travail de certains réalisateurs a signifié une expérience égale à la vraie vie. Pour moi, les films d’Antonioni traversent pleinement cette expérience.
GB mars 2017
Giasco Bertoli vit et travaille à Paris depuis 2000. Photographe et vidéaste depuis les années 90, il a étudié la photographie à l’Institut Européen du Design à Milan et à la New School de New York. Fasciné par la trilogie indissociable de la vie, du sexe et de la mort, il s’intéresse à l’alliage onirique et ordinaire du quotidien. Dans son travail, les lieux et les portraits sont abordés comme des études où se mêlent en un même temps les notions d’absence et de présence. Ainsi, sa série de livres Tennis Courts, publiée chez l’éditeur suisse Nieves, révèle une étrange poésie de l’image où la tragédie du sport repose, comme abandonnée et spectrale, sur des surfaces désertes. Giasco Bertoli publie régulièrement dans différents magazines. Il est très fidèle à la revue Purple, qui publie depuis longtemps ses portraits sans artifice, qui expriment avec douceur les ambiances traversées. Il collabore en tant que photographe avec l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster. Depuis 2002, il développe le projet Roses Tatouées, revue de 14 pages imprimée sur papier rose où sont publiés dessins, photographies et textes.