« Je trouve l’histoire et l’avenir de l’Europe à la fois magique et fragile. Pour moi, David Fryer et Markus Keibel sont deux artistes dont le travail questionne l’Europe, notamment sur la manière dont notre continent et nos villes changent en ce moment. Les esquisses de David Fryer, sur le paysage urbain londonien, offrent la vision d’une ville en constante évolution, sujette à une spéculation capitaliste agressive. C’est une ville dans laquelle la construction de tours de bureaux se poursuit frénétiquement au détriment des logements sociaux. Dans ces dessins, le ciel est intentionnellement crypté – et suggère deux choses. Il peut être, à la manière de blake, le ciel céleste – les anges là-haut – ou bien des explosions, les fantômes d’une guerre proche ou éloignée.
Markus Keibel prend de la hauteur sur le modernisme européen. Par le passé, ses œuvres ont condensé les pages brûlées de Karl Marx et Goethe sur des champs de couleurs carbonisés. Markus considère l’europe comme un projet moderniste en cours. Il met en lumière les valeurs humanistes non-acquises mais qu’il faut protéger car le progrès intellectuel est fragile. Il plaide une continuité d’éclaircissements politiques. Son œuvre Lampedusa (2009) est un portrait élégament doux et déchirant de l’île volcanique italienne, où les corps de centaines de réfugiés desespérés sont fréquemment découverts. Ce travail de Keibel est antérieur à la crise qui capte aujourd’hui l’attention – les artistes sont souvent en avance sur les médias en identifiant et soulignant les tragédies de notre époque. »
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“I think the history and future of europe is both magical and fragile. For me david fryer and markus keibel are both artists whose work resonates with european questions, questions of how our continent and cities are changing at this moment. David fryer’s studies in pencil of the cityscapes of london show the skyline of a city constantly in flux and subject to aggressive capitalist speculation – a city where the building of high rise offices continue at an aggressive pace while the building of social housing has ground to a halt. The skies in his drawings are intentionally cryptic- suggesting 2 things at once – they could be in the manner of william blake celestial light – the appearance of protective angels above the city, or they could be explosions, the ghosts of war near or far.
Markus keibel takes a long view on european modernism. His works have previously condensed the burnt pages of karl marx and goethe into charred colourfield paintings. He sees europe as a continuous modernist project.
He highlights values we need to not take for granted but protect, and the fragility of intellectual progress, and argues for a continuation of political enlightenment. His work lampedusa (2009) is an elegant and quietly heartbreaking portrait of the volcanic italian island where the bodies of hundreds of desperate refugees are regularly discovered. Keibel made this work before the current refugee crisis was garnering much attention- artists are very often ahead of the media in identifying and highlighting the tragedies of our age.”
Robert Montgomery