Pollution physique, mentale, sexuelle, environnementale, économique, politique, sentimentale… Nuke est l’autoportrait d’une génération polluée. Génération postmoderne, post-tout, c’est la génération des derniers arrivés. Une génération hors-sol, enfermée dans un édifice construit par ses pères, qu’elle continue d’élever, mais qui vacille.
L’époque moderne et l’après-guerre sont désormais archivées, de même que les idéologies communautaires des années 60-70, ou encore la vague de consommation effrénée des décennies suivantes, laissant place à une génération « post » dont l’émergence ne semble exister qu’ « après l’événement ». Elle est la première « génération contemporaine », non pas au sens qu’elle est d’aujourd’hui, mais qu’elle est la première à avoir conscience de vivre ensemble sur une même planète au même instant.
Si la trace culturelle que nous risquons de transmettre, globalisée et essentiellement portée par les nouveaux médias que sont la télévision et l’Internet, est d’une médiocrité telle qu’elle sera – et c’est là notre seul espoir – illisible pour les générations à venir, il y a encore urgence à rêver et créer. Imaginer son futur, inventer cent nouvelles quêtes d’un idéal commun, faire du global une chance et un support pour une qualité de vie nouvelle.
Face aux enjeux et aux obsessions du monde contemporain, à l’instabilité géopolitique croissante, à la migration des forces économiques de l’Ouest vers l’Est, à la mutation de notre environnement, aux menaces climatiques réelles, à l’état inquiétant de la planète, à la destruction ou encore à la beauté, la Génération Polluée se retrouve engagée dans sa propre quête existentielle, cherchant ses repères et tentant de recréer un nouveau mythe.