Photographe: (quand il voit un mannequin appelée Verushka dans une soirée le soir du même jour où elle lui avait dit qu’il devrait se dépêcher parce qu’elle devait partir à Paris) Je pensais que t’étais censé être sur Paris.
Verushka: (en train de fumer de la marijuana) Je suis bien sur Paris.
Attiré par une scène dans Blow Up, film culte de l’année 1960 de Michelangelo Antonioni, Giasco Bertoli, photographe italien résident à Paris, se rendit tôt les matins du 7 et 8 mars, à Maryon Park, à Charlton, Londres. Tiré d’un récit par Julio Cortazar, le film suit un photographe anonyme qui pourrait, ou pourrait ne pas posséder des preuves photographiques d’un meurtre qui eut lieu dans un jardin, qui aurait pu, ou n’aurait pas pu impliquer une femme qui avait une liaison dans le même endroit. L’obsession de cette femme pour retrouver les négatifs de la pellicule réveille la curiosité du photographe, qui agrandit les images prises dans le parc. Quand il y revient, il trouve ce qui ressemble à un corps. Le photographe passe le reste du film à se laisser aller entre la photographie de filles nues, des fêtes de modes, et l’édition d’un livre sur le réalisme social londonien.
PLB: Giasco, vous êtes allé à Maryon Park dans une Rolls Royce décapotable?
GB: Non, mais j’ai vu une Rolls Royce tout en face de l’appartement de Miltos Manetas quand je l’ai rencontré à Londres. Elle était rouge. Je ne portais pas une veste bleue, juste un jean blanc, sale après avoir passé deux jours à Londres.
PLB: Vous y êtes arrivé comment alors?
GB: Je suis allé d’abord en train, puis je me suis baladé un peu, ça m'était bizarre de chercher le lieu.
PLB: Vous l’avez trouvé facilement?
GB: Le jardin? Oui.
PLB: Vous avez identifié le lieu de la scène d’Antonioni facilement?
GB: Le jardin est petit et le lieu dans son entièreté rappelle cette scène.C’est très calme et très tranquille. Cependant je me suis bien promené tout juste comme le photographe du film.
PLB: Vous avez utilisé des photos de film du jardin pour identifier les lieux dans la vraie vie, ou vous les avez trouvé par mémoire?
GB: J’ai vu le film plusieurs fois, mais ce qui m’a impressionné le plus là-bas c’était les bruits, le même bruitage de l’ambiance de jardin qu'on entend dans le film.
PLB: Vous avez vu Blow-up beaucoup de fois?
GB: Je me suis intéressé aux films vers la fin de la vingtaine et après les films ont commencé à influencer des travaux comme ‘Maryon Park’ qu’on voit aujourd’hui. Et après il y a ma série confessionnelle de ’8 1/2′, la série piscine qui vient de ‘The Swimmer’, et la série cour de tennis qui où il y a pleine de références aux films aussi, ce n’est pas seulement Blow-up. J’aime bien ‘Strangers on a Train’ de Hitchcock aussi, et ‘Il Giardino die Finzi Contini’ par de Sica.
PLB: Il y a quelque chose dans vos images de Maryon Park, qui donne envie d’entrer dans le jardin et découvrir ce qu’il y a au-delà…
GB: Je lisais Antonioni aujourd’hui, et il dit “Nous savons que sous l'image révélée il en existe une autre plus fidèle à la réalité, et sous cette autre une autre encore, et ainsi de suite. Jusqu’à l’image de la réalité absolue, mystérieuse, que personne ne verra jamais”.
PLB: Je pense, d’une façon, dans votre travail vous faites la même chose.