Le travail de Cyprien Gaillard, jeune artiste français diplômé de l'Ecole Cantonale d’Art de Lausanne (ECAL / Suisse), prend sa source dans une certaine idée du beau qu’il trouve dans les paysages de nature vandalisés par l’action de l’homme sur son environnement. Qu’il s’intéresse dans ses peintures à l’implantation monstrueuse d’architectures des années 60 venues défigurer des sites naturels dans une visée utilitaire de l'espace investi en cités d’habitation... Qu’il détourne l’iconographie de paysages représentés dans les gravures flamandes du XVIIe siècle perçues par l'artiste comme autant de terrains « prêt-à-construire »... Ou encore, qu'il filme dans ses vidéos des zones urbaines, péri-urbaines ainsi que des paysages naturels envahis d’une épaisse fumée d’extincteurs... Son approche de la question du vandalisme est toujours liée à une certaine conception esthétique du romantisme. Pour l’artiste, l’empreinte de l'homme sur la nature devient dès lors objet de fascination mis en scène dans des travaux qui offrent une relecture des enseignements du land art.Invité par Nuke pour un projet One Shot dans la vitrine de la galerie,Cyprien Gaillard proposera dans le cadre de son exposition du 28 octobre au 10 décembre 2005 sa toute nouvelle vidéo Real Remnants of Fictive War II.
Tournée en 35 mm, l'œuvre de l’artiste présente une vue d’un tunnel qui disparaît dans une épaisse fumée blanche envahissant l’espace avant de se retirer très lentement. La vidéo, à la suite d’un premier projet de l'artiste intitulé Paintings, semble par ailleurs rendre hommage à la peinture impressionniste de Monet, Turner ou encore Whistler. Dans le prolongement de ce travail présenté en vitrine, Cyprien Gaillard investira également l’espace lui-même de la galerie avec ses peintures Swiss Ruins de grands ensembles architecturaux suisses commanditées à un peintre de paysage classique, Ian Macpherson. Enfin, l’artiste présentera son projet Belief in the Age of Disbelief de gravures flamandes détournées dans un livret (texte de Payam Sharifi) publié à l’occasion de son exposition à la galerie Nuke et encarté dans la revue dirigée par Jenny Mannerheim (Nuke #2 – sortie le 20 octobre 2005).