THE HALL. STUDIO est un hommage à la contingence de la réalité quotidienne, qui allie le passé de vidéaste de Marc Horowitz à la présence persistante d’un art pictural classique.
Ainsi, après une décennie d’expériences sociales (The National Dinner Tour, 2005) et de performances en ligne (Google Maps Road Trip, 2009), l’artiste semble aujourd’hui vouloir reprendre le contrôle sur son atelier, en se concentrant essentiellement sur les possibilités offertes par la peinture et la sculpture.
Dans THE HALL. STUDIO, les éclaboussures de couleurs vives confèrent un second souffle à des scènes classiques et familières, les rattachant à leur contexte original sans pour autant les confiner à un statut d’images d’archive, naturalistes ou pittoresques.
Parmi une dizaine de tableaux, on y découvre aussi la main sculpturale d’une statue potentiellement majestueuse, affublée d’un personnage de dessin animé brandissant un objet du quotidien ; la banalité statique et le caractère absurde de cet assemblage amusent autant qu’ils suscitent la réflexion, testant ainsi les frontières entre l’intellect et la farce. Il y a là un renouveau jouissif, qui propulse les œuvres d’art ancien dans l’éblouissement du monde d’aujourd’hui. Par l’usage de formes indistinctes et de figures anonymes, l’artiste parvient à réinjecter de la vie dans ces scènes obscures et figées dans le temps.
Après avoir fait ses classes à San Francisco, Horowitz déménage à Los Angeles, où il vit et travaille depuis plusieurs années. L’influence de cette métropole tentaculaire, symbole d’une société de consommation toujours changeante et capitale internationale du cinéma, se ressent dans sa manipulation énergique d’une grande variété de médiums. La nature réflexive du cinéma – un élément clé dans la formation artistique d’Horowitz – transparait ici dans l’invitation faite au spectateur de jouer avec les œuvres anciennes, telles une matière modelable à souhait. Dans THE HALL. STUDIO, l’artiste les présente de façon contemporaine comme faisant partie d’un flux ; ce sont des cases de storyboard où les couleurs personnifiées évoluent dans le cadre de l’image.
Au sein de chaque œuvre, il mêle habilement l’humour et le pathos, créant ainsi un monde de contemplation ludique, où les vieux tropes sont sortis de leur zone de confort et emportés vers de nouveaux espaces d’effervescence palpable.
Marc Horowitz (né en 1976) est basé à Los Angeles, où il pratique la peinture, la performance, la vidéo, la photographie, et l’expérience sociale. Dans son travail, qui combine le dessin traditionel, la photographie commerciale, et de nouveaux médias, Horowitz détourne la culture américaine pour explorer les idiosyncrasies du divertissement, du commerce, de l’échec, du succès. Par ses calembours visuels, ses projets participatifs à grande échelle, et ses farces virales, Horowitz crée des environnements énergiques qui transforment l’épisode le plus banal en un événement de grande ampleur où intéragissent le sujet, le spectateur et le participant. Horowitz est titulaire d’un master en Art de la University of Southern California, d’un bachelor en Art du San Francisco Art Institute, et d’un bachelor en Marketing de la Indiana University Kelley School of Business.
Horowitz a exposé au China Art Objects à Los Angeles, à la Depart Foundation à Los Angeles, chez Johannes Vogt à New York, à la Hayward Gallery à Londres, et à New Langton Arts à San Francisco. Il a reçu une subvention de Creative Time pour leur premier projet artistique en ligne. Son travail a été relayé massivement sur les chaines de télévision locales et nationales américaines, y compris sur ABC News, NPR Weekend Edition, CBS Inside Edition, CNN American Morning, et sur NBC’s The Today Show. Il a donné des conférences au Hammer Museum de Los Angeles, au California Institute of the Arts, à Stanford et à Yale. Il a enseigné à la University of Southern California et animé un cours sur le Post-Internet Art au Otis College avec sa conjointe, Petra Cortright.
Reel 79 (« Is this stick special? »)
2016
Courtesy the artist & Mannerheim Gallery
The Hall. Studio, installation view
Courtesy the artists & Mannerheim Gallery
Reel 82 (Looking around, scared)
2016
Courtesy the artist & Mannerheim Gallery