Give the game away. Le titre évoque la sincérité. Se défaire des faux-semblants. Se dépouiller, aller à l’essentiel, donner l’ultime indice, l’information cruciale pour déverrouiller le puzzle. Il évoque aussi l’abandon, le lâcher-prise. La sincérité.
Si le format est toujours le même (A3, un format standard à l’échelle humaine, et qui a l’avantage de tenir sur ma petite table de cuisine), les techniques varient et interagissent : collage, dessin, et dessin à la main gauche. Avec quelques mots griffonnés ou tapés à la machine.
Les collages sont très semblables à des poèmes dans leur composition. Ils sont parcourus par un courant électrique. Il y a quelque chose de la correspondance poétique, d’une justesse magique.
Cette logique du « courant de conscience » est probablement la clef de l’émergence de ce travail.
Dessiner est aussi une manière d’entrer dans un état proche de la transe, ou de la méditation. On est l’œil et la main, le stylo et la chose dessinée.
En tant que droitière, dessiner de la main gauche est pour moi une manière de plonger plus profondément dans cet état méditatif. On se sent maladroit et de ce fait la concentration s’intensifie. On va à l’essentiel. Mais « maladroit » n’est pas le mot juste. Mon œil a toute cette expérience, mais ma main est celle d’un enfant, elle est plus fraiche, moins blasée. D’autre part, le cerveau droit (qui guide la main gauche), est plus intuitif, il a une approche plus globale. Cela me permet à la fois de sortir de ma zone de confort et, paradoxalement, d’être plus spontanée.